ೀ⠀divine muse ⺀

Les minutes défilent, l'heure fatidique approchant ; à sentir ses tripes grondaient dans un mélange d'anxiété et d'excitation. Plusieurs heures déjà, à préparer la venue du modèle photo. Une envie qui se concrétise, ayant trouvé une âme aussi débauchée que la sienne pour se prêter au jeu du nu. L'effluve des Daphné en est que trop forte, symbole même de son impatience ; l'odeur gravite autour de lui, jusqu'à le rendre insupportablement divin.

Et quand la porte s'ouvre, se dessine silhouette nouvelle sous son regard ébahi. De sa fenêtre, assis sur le regard, casque vissé sur les oreilles pour s'éloigner du monde, qu'il vient s'en défaire et s'approcher du garçon, le dit modèle, sa divine muse.   Hey. Doux rictus accompagne la salutation. Angelo, right ? I'm Cybelle. Quand il tend sa main vers la sienne, doucement. De ses iris curieuses, dévisage scrupuleusement sa prochaine oeuvre d'art. De haut en bas, sans réel jugement, avec énormément d'envie et d'intérêt. I thought you wouldn't come.  Avoue le photographe en affichant une moue coupable, reculant un peu pour lui pointer le paravent, disposé dans le coin de la salle.

You can undress behind the screen. We'll start whenever you're ready. En lui adressant un nouveau sourire, lui qui prend place près de son appareil, sans un dernier regard curieux vers le garçon.

Les minutes défilent, l'heure fatidique approchant; l'alarme stridente de son téléphone lui rappelant qu'il était en retard. Paye ta première impression. Il faut dire que le temps de sortir les trois chiens et de prendre une douche pour être présentable, il était déjà 14h. Angelo attrapa le premier débardeur et pantalon propre qu'il trouva - il n'allait pas les garder longtemps - et s'accorda deux minutes supplémentaire le temps de discipliner ses cheveux. Portable, clés, peignoir, il fourra le tout dans un sac à dos et s'en alla au pas de course.

La porte s'ouvre, le souffle court. Son interlocuteur l'accueille souriant, en lui tendant la main. Angelo la saisit en accompagnant son geste d'un sourire enjoué. Il était content d'être là. Puis, le jeune homme lui confia qu'il ne pensait pas le voir venir. Il grinça des dents. I'm so sorry for being late, I wasn't cautious enough. It won't happen again. Pour quelle autre raison aurait-il pu suspecter de ne pas le voir venir, après tout ? Son visage s'apaisa aussitôt, et il lui lança avec un clin d'œil But you clearly underestimate your talent, I wouldn't miss that under any circumstances !

Il tourna la tête en direction du paravent qui lui avait été désigné. Petit rire intérieur. Il appréciait évidemment l'attention, il était important que cette option soit disponible pour qui se révélerait moins à l'aise. Mais bon, le concernant, il allait finir à poil quoi qu'il arrive. L'étape intermédiaire lui semblait quelque peu négligeable. Mais bon, il ne souhaitait pas non plus qu'on le prenne pour un exhibitionniste, alors il s'y dirigea sans dire un mot. Il réapparu très peu de temps après vêtu uniquement de son peignoir, et accorda un nouveau sourire à l'artiste tout en arrangeant son col. So, did you have any specific idea in mind ? I'm all ears

L'inconnu, le bel Ange, il semble toucher les cordes sensibles du garçon. Le clin d'oeil, les sourires, sa voix suave et ses compliments : Cybelle sent une explosion de chaleur dans ses pommettes ; chose rare mais qui venait d'arriver, ce pourquoi le voilà caché derrière son appareil, à faussement manipuler celui-ci, à régler des paramètres invisibles, lui, le grand perfectionniste. Hmm, yeah, I have some ideas in mind. Quelques ? Menteur. Les idées fusent dans son crâne. Depuis toujours, dès lorsqu'il a reçu les premiers messages du séraphin. Il s'avance vers lui, doucement. Passe derrière son corps pour aller abaisser le fond blanc ; tout est prêt. Angelo n'a plus qu'à s'allonger sur le divan et donner du sien.

You can lie down on the counch. Take your time. Avec un petit sourire dans le coin de ses lèvres charnues tandis qu'il trottine jusqu'à son matériel, déjà installé.  S'abaisse pour récupérer quelques objets dans le fond de son sac. Dernier soupire, chassant les prémices d'une montée d'angoisse malgré l'euphorie qui tambourine ses reins depuis le début de la séance. Angelo ? Son nom roule sur sa langue, que cela en devient divin. Oil. Can I.. Spread some on your body ? Première demande. Sur le ton de la timidité, plutôt impressionné par le charisme naturel du garçon face à lui. Unless you want to do it yourself.

Laissant tomber son peignoir en dehors du champ, l'européen se dirigea en direction du divan que lui avait désigné son photographe. Cybelle l'avait prévenu par message, qu'il avait des tendances à l'anxiété. Il n'avait pas l'air totalement à son aise, mais prenait grand soin à le guider et l'orienter pendant la mise en place. Angelo, lui, était totalement dans son élément. Il n'avait jamais été très pudique, et son activité principale avait terminé de le mettre à l'aise avec son corps.

Il savait qu'il ne pouvait pas être au goût de tout le monde. Heureusement, d'ailleurs. Plus jeune, il avait reçu un certain nombre de réflexions sur son apparence, ses cheveux longs, la bosse sur son nez. Pour autant, cela ne l'avait jamais empêché de trouver des personnes, hommes comme femmes, pour lui manifester de l'intérêt. Son apparence physique, il en avait très tôt fait son fond de commerce. Et il n'avait jamais eu de difficultés avec ses clients. Il faut dire que sa capacité d'écoute y était aussi pour quelque chose.

Avec Cybelle, il était hésitant. Les signaux du garçon lui semblaient flous. D'un côté, il semblait très sur la réserve mais de l'autre, il s'était montré relativement entreprenant depuis le début de leurs échanges. Angelo ne souhaitait pas le mettre mal à l'aise.

Puis, il proposa d'appliquer de l'huile pour les photos.  I guess there are some areas we need to highlight ? You know better than I do, please proceed. Il quitta le divan et vint se placer devant Cybelle. What scent ? l'interrogea-t-il en le regardant droit dans les yeux, cherchant à interpréter son attitude.

Sans peine, qu'il se met à son aise. Lui étant venu pour ça, c'est presque aussitôt que le peignoir résulte à l'état de cadavre sur le sol. Léger soufflement de nez, ose à peine le zieuter du coin de son oeil ; lui dont le corps masculin n'avait aucun secret, le contexte est tout autre, ici. Pas question d'une relation charnelle, ce corps sous ses yeux n'était qu'une représentation artistique. I'll put some on your chest. En osant lever son nez vers lui, croisant immédiatement le regard intense du céleste.   Scen- Oh, It smells like raspberry. Avec un léger sourire, avant d'ajouter, simplet. I like fruity smells.

Et il commence. L'odeur fruitée embaume toute la pièce, au même titre que l'odeur corporelle très forte, très fleural, quasiment naturelle du garçon depuis l'injection. Ses phalanges étalent l'huile. Elles épousent la forme de ses pectoraux, longent ses côtes, s'amusent à retracer l'encre de ses tatouages. You have a lot of tattoos. Qu'il dit, dans une tonalité d'admiration. Contrairement à son épiderme vierge de dessins, se préférant ainsi, à contempler sa peau de lait. Mammamia ? XXX ? Funny. Quand ses doigts effleurent ces tatouages-ci, sur le bas de son ventre, terminant à son rythme de parsemer son corps avec l'huile. Perfect. En reculant légèrement, regardant enfin l'ensemble de son être d'Adam.

You can go back to the couch. Show me your modeling skills, okay ? Dans un petit sourire, en essuyant ses mains grasses contre un essuie-tout. Et trottine jusqu'à son appareil photo, prêt à immortaliser l'instant.

Le photographe approcha, ses mains glissant doucement sur le torse du modèle, étalant l'huile avec des mouvements précis et mesurés. Le liquide accentuait chaque courbe et chaque contour des muscles du modèle, créant sur sa peau une sorte d’effet miroir qui ajouterait assurément de la profondeur à chaque cliché. Cybelle prenait grand soin de se montrer très professionnel, mais il lui semblait relativement à l’aise. Angelo prit donc la liberté de se montrer tel qu’il était : décomplexé, franc… Libre. Excellent taste. I do enjoy sweet fragrance. Et en parlant de fragrance, il avait bien remarqué l’enveloppe subtile et envoûtante que dégageait la senteur de sa peau. Un jardin en pleine floraison, la délicatesse d’une fleur en train d’éclore, c’était comme s’il portait avec lui un morceau de nature, comme s’il avait réussi à capturer la beauté éphémère du printemps. Like yours. Is that essential oil ?

L'artiste lui adressa alors une remarque amusée concernant ses tatouages. Nouveau sourire. Yeah, I love ink. It’s like jewelry I’ll always carry with me. The X one, I did it myself, so I needed something easy to begin with. S’exprimer pleinement, agir selon ses désirs, laisser parler son impulsivité et son enthousiasme pour les nouvelles expériences, voilà comment il voyait la liberté. Cette même ferveur qui l’avait d’ailleurs poussé à venir à la rencontre de Cybelle. Exubérance, zèle, on pouvait le désigner de bien des façons. Mais pour rien au monde il ne changerait cela. C’était sa manière à lui de se sentir vivant.

Il fut alors invité à montrer ce dont il était capable. Angelo regagna le divan. Il se plaça en position assise, le dos légèrement courbé en avant afin de ne pas cacher son visage ni le haut de son torse. Une jambe allongée, l’autre repliée, il posa ses avant-bras sur ses hanches et vint disposer ses mains de façon à dissimuler naturellement son ensemble masculin. Par pas pudeur, bien loin de là, mais plutôt pour jouer sur la suggestion. Il aimait l’implicite. Appâter sans dévoiler. Donner, tout en attisant l’envie d’en découvrir plus. Offrir, tout en insinuant l'existence d'une proposition sous-jacente. Voilà ce qu'il souhaitait retranscrire à travers ces images

Cybelle et les compliments. Une longue histoire. Quelques mots pour faire naître en lui une sensation d'importance aux yeux d'autrui. Une sensation enivrante dont il ne peut se passer ; il se sent exister, ainsi. C'est quasiment vital, à ses yeux. Like mine ? Qu'il répond, répète, regarde avec un regard interdit le jeune homme avant de comprendre. Aanw. That's so sweet. En laissant un rire lui échappait, enchaînant sur une petite explication. It's related to my power. Not everyone's taste but.. If you like, I'm the happiest. Son sourire ne le quitte plus. N'arrive plus à contrôler ses zygomatiques. Il est juste devenu un Cybelle qui sourit comme une adolescente amoureuse, T'es ridicule. 

Impressive. The feeling must be.. You know ? Cybelle n'avait pas un seul petit dessin sur son corps. Une toile vierge. Pour l'éternité. Mais parsemé d'encres cauchemardesques, sa peau le démange soudainement. Let's start. Les premiers flashs. La salle en devient presque blanche. Cybelle se concentre, admire son œuvre qui paraît totalement confiant sous son appareil photo. Les premières photos sont innocentes. Presque, en oubliant la nudité totale du plus âgé. Gorgeous. Pour l'encourager, le félicitant par les compliments, par les éloges et des sourires. Okay. Quelques pas vers lui, l'appareil baissé. Trust me. Son coeur bat si vite. Douce impression de passer dans le monde spectrales quand ses genoux rencontrent le sol.

Au sol, sur ses genoux, trop proche d'Angelo. Déglutit, se concentre. Look at me, please. Sonne comme un ordre. Mais c'est doux, dans la voix de Cybelle. Son objectif pointé vers lui, vers le haut de son corps, à le prendre de façon suggestive, dans une luxure implicite. Le photographe bombarde. Prend des clichés sans même pouvoir respirer. Angelo brille dans sa beauté. Et ça lui plaît, ce monde de lumière. 

Do we really care about the opinion of people who probably wash their face with hand soap ? I don't think so. rétorqua-t-il immédiatement.
C'était une blague. Et une blague a toujours un fond de vérité. Il en avait croisé, lui, des personnes qui le trouvaient trop sophistiqué, trop apprêté, trop maniéré. Et ce n'était souvent pas des personnes dont il avait envie de connaître les opinions. En tant qu'homme avec un parfum connoté "féminin", il ne pouvait qu'imaginer quel genre d'individu lui aurait fait des réflexions sur son odeur. So, what kind of power make you smell like a breath of spring? finit-il par lui demander.

Angelo obéissait aux indications de son photographe avec beaucoup d'implication. Il le suivit des yeux lorsque ce dernier descendit sur ses genoux. Il semblait plutôt satisfait de ces premiers clichés, et le Phoenix l'était aussi. Il lui lança un nouveau regard lourd de signification afin de donner davantage de profondeur au prochain portrait. Les yeux fixes, le visage très légèrement en tension, comme s'il cherchait à accéder aux tréfonds de son âme. Lorsque ce dernier lui laissa quelques secondes de répit pour analyser les images qu'il venait de prendre, il l'interpella.

By the way, do you have a website or something, so I can credit your art ? If you agree, I would like to share this pics on the internet. Il se souvenait que Cybelle gardait son instagram privé. Léger silence, ce qu'il venait de dire devait être en train de faire son chemin. I'm a content creator précisa-t-il. Petit sourire en coin. Adult content.

Et oui, il n'allait pas mentir, accepter cette offre n'avait jamais été totalement désintéressé. Avec des photos de bonne qualité, il allait pouvoir diversifier son public et attirer davantage de "consommateurs". Jusqu'à présent, il s'en était très bien sorti avec son propre matériel. Produire son contenu seul le rendait accessible aux yeux de ses clients. C'était important pour lui de conserver une dimension humaine, et une dimension d'échange dans son travail. Mais augmenter la qualité, signifiait aussi monter en gamme. Il allait devoir passer l'année entière sans quitter l'école ; autant se donner les moyens d'écouler ce temps dans les meilleures conditions possibles. Et s'il avait beaucoup de qualités, la sobriété n'était pas l'une d'entre elles.

Sans doute qu'il avait raison. Les autres, le monde, tout n'était qu'épines autour de lui. Depuis toujours. Attirant les foudres de l'Apocalypse sous ses doigts fragiles.  Dans un léger haussement d'épaules, il tisse le mensonge autour d'eux. I don't care about them. Sa langue le brûle, étrangèrement, après cet énième mensonge. Cybelle, il adore ça. Distordre la réalité pour la façonner selon son bon vouloir. Enjoliver l'hycrosisie de ses propres paroles, de son existence même. My power ? Il rit doucement. It's a secret. Dans un petit murmure. Secret futile puisque fleurit une Daphné sur la peau du modèle photo, au niveau de son pectoral, magnifique mais toxique. Elle vient à disparaître dans la seconde suivante, laissant derrière elle une légère morsure rosée, à la sensation acide, sur l'épiderme d'Angelo.

Les clichée s'enchaînent. Cybelle prend son temps. Pour capturer ce regard intense, la courbure parfaite, l'étincelle qui fait battre son myocarde. Aux paroles du plus vieux, le bout de ses oreilles s'enflamment. Redevient humain, sur ses deux jambes, debout, face à lui. Oh, euhm. Lui qui garde tout dans son jardin secret. Racle légèrement le fond de sa gorge, ses doigts tripotent les boutons de son appareil sans jamais appuyer dessus. I will send you the photos by mail. Sans jamais lui donner son précieux réseau social. Mais les derniers mots du garçon résonnent dans son crâne. Il aurait du s'en douter. Compréhension du sujet, de sa facilité à s'exposer en Adam sous son nez. De sa suffisance naturelle sous l'objectif, le première année déglutit.

You want more risky photos ? Qu'il ose demander, son regard croisant le sien une demi fraction de seconde avant de subitement trouver un profond intérêt à ses chaussures. Cybelle, à l'aise avec la sexualité pourtant, le voilà, comme intimidé par cet homme. Dont l'argent est gagné par son corps, par la charnalité. Do you make.. videos ? Demande, s'intéresse. Cybelle aurait pu tomber dans ce schéma. Utiliser sa chaire pour quelques billets. Il avait servit à cela, à compenser le refoulement des autres. Et Angelo l'impressionne, l'émerveille.  

Il hocha la tête. Il avait conscience que le regard des autres était un poids dont il n'était pas facile de se défaire. Les êtres humains sont des animaux sociaux; l'acceptation sociale est donc tout aussi essentielle que n'importe quel autre besoin primaire. Angelo avait depuis longtemps accepté le fait de ne pas être "adapté" au monde dans sa globalité. Alors, il avait choisi de créer le sien. Et il fut agréablement surpris de constater combien de personnes étaient prêtes à le suivre.

I apologize. I didn't mean to be rude. affirma-t-il après avoir évoqué son pouvoir. C'était une question très personnelle, et tout le monde n'était pas aussi à l'aise que lui pour en parler. L'européen peinait parfois à se montrer délicat. Pas par insolence, loin de là. Son désir d'authenticité le poussait à la recherche de conversations riches, intenses, vraies. À tel point qu'il pouvait lui arriver d'en oublier la pudeur. Mais ses mots étaient sincères : le bien-être de ses interlocuteurs était un priorité à ses yeux, et il s'en serait voulu d'avoir mis le jeune homme mal à l'aise.

Son regard fut alors attiré par le bourgeon d'une fleur éclosant sur son torse. Le parfum, puis cette plante... Cybelle avait préféré taire la question, pourtant ses spécificités semblaient s'exprimer indépendamment de sa propre volonté.

Il le regarda se tortiller les doigts lorsqu'il évoqua la nature de son activité, et remercia sa proposition de lui transmettre les clichés par mail. Do you want me to send you one ? lança-t-il d'un ton amusé quand son camarade l'interrogea aux sujet des vidéos. It happens from time to time. I'm lucky I have a lot of clients, I can be very picky with the "orders". I mainly share spicy pics, and sell escort performance. So basically I'm paid to go on dates with people. Il rit.

But this year I'm expected not to leave the island that often, so I better upgrade my content. That will be possible thanks to you. un nouveau rictus vint étirer ses lèvres quand Cybelle lui proposa des photos plus audacieuses. I'm in.