yumi's unfortunate adventures #1 - le plafond

Emi avait des devoirs à faire. Sa situation était complètement ridicule. Devenir un super-héro parce qu'on a pas compris ce qui se passait, c'est vraiment... particulier. La rentrée arrivait à grand-pas quand même, et elle devait améliorer son coréen d'ici là, sinon ce serait difficile. Aussi, elle devait en apprendre plus sur ce pays. Ça faisait quelques mois qu'elle était ici, plus comme une touriste, mais maintenant qu'elle devait faire ses études ici, et pour au moins trois ans, elle devait connaître la Corée du Sud. Il y a eu la guerre, ça elle le sait, mais elle ne connaissait aucunement les raisons et tout ce qui s'est passé. C'est avec surprise qu'elle appris que la fille qui l'a aidé dans les couloirs de Fantastic Row était en fait la princesse du pays! Un brin gênant quand on y pense.

À la bibliothèque, comme dans l'ancien temps, Emi se promenait tantôt dans la section histoire, puis ensuite dans la section des langues. Elle avait pas mal de livres dans ses bras. Combien? Il y avait une limite pour emprunter. Elle compta en japonais, tout bas. Huit... La limite était peut-être dix? Dix, c'est un beau chiffre. Mais pour l'instant, huit c'était bien, et elle devait s'en tenir à ça, parce qu'il n'y aurait pas un autre livre pour tenir de plus dans ses bras. Elle retourna alors sur ses pas pour aller emprunter tous ces livres. Elle irait lire chez elle. En fait, peut-être pas. Est-ce que Nova serait encore là? Parce que lui et ses insectes... Peut-être lire au parc? Il fait beau quand même aujourd'hui!

À peine sortie de la bibliothèque qu'Emi vit la moitié de ses livres, ceux qu'elle n'avait pas pu mettre dans son sac parce qu'elle en avait pris trop, se retrouvèrent par terre parmi ceux de celle qui lui avait foncé dedans. Ça s'était passé vite, Emi n'avait pas trop compris ce qui s'était passé exactement, mais une chose est sûr, c'est que le language de son interlocutrice était plutôt cru. Emi ne connaissait peut-être pas tout du coréen, mais les gros mots, c'est toujours dans les premières choses qu'on apprend d'une nouvelle langue. D'une part parce que c'est drôle, d'autre parce que c'est important à ne pas dire. Elle lui demanda si elle lui avait fait mal. Ça ausi, Emi avait compris. Et le temps qu'Emi puisse répondre quelque chose...

Uhm--

Beding bedang! Le plafond d'écroula à côté d'elle. Emi, étonnament, ne lâcha pas de cri comme lorsqu'elle voyait un des stupides insectes de Nova, non, elle figea, les yeux fermés bien fort. Elle s'accroupi pour ramasser les livres dans la poussière. Peut-être pas la meilleure idée, mais de toute façon, la poussière montait, alors peu importe, ça allait être compliqué. Elle toussait un peu et essaya de trouver ses livres. En touchant par accident la main de l'autre fille, elle entendit tout de suite le fond de sa pensée. Emi retira rapidement sa main. Oh là là. Puis elle ressenti comme un pincement dans sa tête. Ouch!

Uuuh... Elle ne trouva pas de mot. Emi ne savait pas quoi dire. Ça va?

C'était la phrase la plus simple qu'elle pu dire.

Le plafond qui tombe, c’est pas très usuel. Qu’est-ce qu’on dit dans ce moment-là? Euhm… Ouais, c’est ça. Emi avait été surprise, mais sa réaction l’étonnait. Elle qui avait l’habitude de hurler devant tous les insectes dégoûtants de son collocataire, cette fois, elle avait plutôt figé, et sa voix avait fait pareil. Lers yeux fermés bien forts. On ne sait jamais vraiment comment on va réagir. Aujourd’hui, la japonaise avait réagit comme ça. Puis une fois le calme revenu, seulement de la poussière flottante, elle demanda à celle avait qui elle était si ça allait. Quoi demander d’autre? Surtout qu’elle avait entendu ses pensées lors du contact, sous la poussière, pour reprendre un livre. La jeune femme n’était pas très contente. Ça, Emi pouvait absolument comprendre! Mais ses propres pensées à elle restaient bien moins intense. Et en vrai, c’était bête comme question, mais cette fille ne sait pas qu’Emi le sait.

Et elle lui dit que oui, ça allait. Classique mensonge que tout le monde fait, Emi inclue. Emi eut une quinte de toux, ayant trop respirer avant de parler. Elle répondit après, bien que mal.

Oui, oui.

Au moins, ça confirmait qu’il n’y avait pas de blessé ici. Juste un gros dégât. Emi balaya les livres au sol pour départager les siens de ceux de l’inconnue. Ses livres d’histoire et de la langue coréenne d’un côté, les livres de… de langues étrangères d’un autre. Pendant ce temps, la fille avait repérer un robber du nom de Mike et lui demanda d’aller rapporter l’événement à quelqu’un. Défintivement pas une première année elle. Jamais Emi aurait pu savoir que ce robot s’appelait Mike.

Tiens… lui dit-elle en poussant vers elle ses livres. Moi c’est Emi Suzuki. Euh, Suzuki Emi, pardon. Je suis en première année.

Emi prit ses livres et se leva enfin. Elle était pleine de poussière et tentant quand même d’essuyer son jeans.

C’est pas moi qui a… explosé le plafond, promis.

Elle avait commencé sa phrase en coréen, puis avait dû changer en japonais, car elle ne savait pas trop pour le mot “exploser”. Avec sa main de libre, elle avait mimer une explosion, au cas où son interlocutrice ne comprenait pas le japonais. Mais à la vue de ses livres de langues étrangères, elle s’était dit qu’elle devrait forcément se débrouiller un peu en japonais.