deuxième round ((narae))

Une longue année s’était écoulée. Une année. Beaucoup de choses ont changé, les lieux dans un premier temps, qui ne sont plus dans cet état effroyable dans lequel Noah avait pu les laisser après l’apparition de cette onde de choc. Il tentait de ne plus penser à cette image — cette image de l’école détruite, par sa faute parce qu’au fond, ça ne pouvait que le freiner. Il avait assez ressenti de culpabilité et même si ce ressenti n’a pas totalement disparu, sa force pour affronter tout ça, c’est lui. Cet incident a fait naître une nouvelle personne ce jour-là, pas dans le comportement, pas dans l’attitude, mais dans la puissance.

Et c’est cette personne qui est aujourd’hui présente dans cette salle d’entraînement parmi tous ces autres élèves. Il avait pourtant passé une longue année à s’entraîner comme un acharné mais il n’est pas rassasié. Devenir plus fort, toujours plus fort. Cette année d’isolement lui a permis de constater qu’avec de l’entraînement, beaucoup d’entraînement, on ne pourra jamais cesser de gagner en puissance et c'est le chemin qu'il compte suivre. Continuer de grandir, d'évoluer, de devenir encore plus puissant et fort. Dépasser ses limites encore et toujours.

« Dernier combat! » La voix de l’arbitre le fait se lever de son banc, lui qui aborde toujours un sourire aussi mince soit-il, là, ce n’est pas le cas. Ce n’est pas parce qu’il se trouve en salle d’entraînement que son sourire a disparu, mais parce qu’il connaît son adversaire. Narae. Ils ont des comptes à régler sans parler de l’amertume et la rancœur qu’il peut ressentir à son égard à cause du passé, il a également un compte à régler avec elle, sabres en mains. Leur dernier combat remonte à deux ans, leur première année, combat qu’il avait perdu et sa cicatrice habillant désormais le haut de son front pour le restant de ses jours est d'ailleurs née de ce combat. S’il lui en veut pour cette cicatrice ? Non, même pas, ce n’est pas le genre de choses qui peut toucher Noah, les raisons sont ailleurs, plus personnelles. On ne touche pas à ses proches, on ne touche pas à sa sœur même indirectement. Il sort alors ses deux katana de leurs fourreaux, les maintenant fermement tout en s’échauffant discrètement les poignets, il se met place. Son regard se pose sur Narae, aucun sourire, concentration sur ce pourquoi il se trouve à cet instant face à elle. « Prêts? » L’arbitre les regarde tour à tour, s’assurant ainsi que les deux Fantastics étaient prêts à combattre. « Oh que oui. » souffle-t-il, paroles presque inaudibles, prononcées plus pour lui même qu’à autrui. Il est prêt à gagner ce combat.

Oui, parce que cette fois et toutes les autres à partir de maintenant, il gagnera.