falling for you ♔ sora & dohwa

Du regard, Sora balaya le réfectoire, cherchant désespérément quelques visages familiers avec lesquels elle pourrait s'installer. Malheureusement pour elle, elle ne reconnaissait personne. Il était évident qu'elle n'avait posé les pieds ici que depuis quelques semaines, et qu'il était tout à fait normal de ne pas encore connaître tous les membres de l'académie. Parmi les autres escouades, elle ne connaissait que quelques premières années, comme elle. Par élimination, les gens autour d'elle devaient sûrement être des années supérieures, en majorité. Tant pis pour elle. Après tout, elle ne pouvait s'en prendre qu'à elle-même (et ses nouvelles mauvaises habitudes). Une petite sieste, prévue pour durer une dizaine de minutes à peine, s'était finalement transformée en presque une heure de sommeil. Résultat : Sora avait raté l'occasion de manger avec son escouade et ses amis, arrivant bien plus tard qu'eux. Elle soupira, optant pour la première table à côté d'elle, où se trouvaient déjà trois autres personnes.

Plusieurs options s'offraient désormais à elle. La première : faire amie-amie avec de nouvelles personnes. C'était l'occasion, après tout, surtout que les opportunités de discuter convenablement avec les années supérieures se faisaient plus rares. La deuxième : s'asseoir et se faire ignorer (certaines personnes se révélaient particulièrement arrogantes dans le coin, avait-elle remarqué). La troisième : ne pas se préoccuper des gens autour d'elle, manger rapidement et rejoindre ses camarades au plus vite. Peut-être s'agirait-il d'un enchainement des trois ?

« Bonjour, la place est libre ? » demanda-t-elle au garçon le plus proche d'elle. Elle n'avait pas vraiment prêté attention à lui au départ,  mais lorsqu'il releva la tête vers elle, une seule pensée traversa son esprit : il était beau. Incroyablement beau. Wow. Elle tenta de chasser cette pensée de son esprit, s'efforçant de ne pas laisser ses expressions la trahir. Elle afficha un sourire aimable à la place, attendant une réponse, son plateau en main, prête à s'installer dès qu'on lui en donnerait la permission (ou non, d'ailleurs).

son estomac qui hurle : témoin de sa famine et sujet des moqueries de ses amis depuis ce monstrueux grognement, qui a retenti dans toute la salle, provenant de son malheureux ventre vide. et la dernière demie heure de leur cours qui se trouve être la plus difficile, l’idiot plus intéressé par l’horloge que par ses leçons, attendant qu’elle affiche la fin du cours. c’est ensuite des couloirs dans lesquels il file à tout allure, des escaliers qu’il dégringole, et ses camarades qu’il doit attendre tout les trois mètres car leur discussion semble plus importante que la faim de leur cher ami. et il a le sentiment d’atteindre un objectif héroïque en atteignant enfin le réfectoire de l’académie. des places qu’ils trouvent rapidement, et l’estomac du garçon qui est enfin récompensé de sa longue attente.

leurs repas pourtant déjà terminés, ils étaient là à discuter, profitant de leur temps de pause avant de devoir affronter de nouveaux entraînements. discussion dans laquelle les trois amis ne semblaient pas aussi investis les uns que les autres. et puis il y a cette douce voix qui vient arracher dohwa à cette intense conversation : peut-être comptait-il plus les points de ses camarades lancés dans l’une de leur énième joute verbale de la journée que de réellement échanger avec eux. son regard qu’il pose sur la demoiselle dont la chevelure flamboyante l’émerveille quelques secondes. et son sourire qu’il lui rend, si pas plus grand. oui oui bien sûr ! qu’il annonce, déplaçant même un peu ses propres affaires afin qu’elle puisse s’installer comme elle le souhaite. nouvelle ? qu’il lui demande à son tour ; parce que bien qu’il n’ait mémorisé les visages de tout les étudiants, leur nombre restreint comparé à des établissements classiques lui permettait de remarquer les têtes des nouveaux arrivants. et c’est à ce moment qu’il sent le coude de son ami atterrir discrètement dans ses côtes ; le bougre ayant certainement remarqué que la jeune femme était tout à fait le genre du pauvre dohwa.

Sora posa son plateau sur la table, un sourire toujours présent sur les lèvres. Sans trop vouloir s'immiscer dans leur groupe, elle s'installa en diagonale du garçon, laissant malgré tout une place d'écart entre elle et les autres fantastics. L'élève en face d'elle lui avait répondu avec un certain enthousiasme qui ne pouvait que lui plaire et la rassurer ; peut-être la première option serait la bonne. Surtout qu'il avait même pris le temps de lui faire de la place, n'était-ce pas un signe positif ? « Merci. » répondit-elle, tout en s'asseyant, saluant les autres élèves d'un simple hochement de la tête. Elle réalisa alors qu'il l’avait devinée nouvelle ; quelle perspicacité. Ça se voyait tant que ça sur son visage ? Enfin. Oui. Surement. De la même façon qu'elle l'avait deviné année supérieure en fait. S'il ne l'avait jamais vu avant alors que cela faisait au moins deux ans qu'il côtoyait l'académie, c'est bien parce qu'elle venait d'arriver. Quelles réflexions idiotes elle pouvait se faire des fois quand même. « Oui, depuis quelques semaines seulement. C'est encore un peu difficile de s'habituer à tout ça. Des conseils peut-être ? » demanda-t-elle, lançant la conversation avec une facilité déconcertante, son regard ne se décrochant pas de celui de son vis-à-vis. Et bien qu'elle semblait avoir interrompu l'espace d'un instant la discussion qu'ils semblaient tous avoir avant qu'elle n'arrive, cela n'avait pas d'importance. Elle savait déjà qu'elle avait capté l'attention du jeune brun en face d’elle, cela lui suffisait amplement. Après tout, si la conversation ne devait se limiter qu'à lui, elle n'allait pas s'en plaindre du tout.

Son regard qui se décroche finalement du garçon, venant se balader rapidement sur le reste de la table, pour finir par son propre repas. Elle n'avait pas forcément remarqué avant, mais la majorité d'entre eux avaient leurs plateaux de vides, et leur conversation animée indiquait clairement qu'il s'agissait pour eux de la fin du repas. Soit. L'option numéro une allait devoir se faire en un temps record si elle ne voulait pas que tout cela se transforme en option numéro trois en un clin d'œil. Mais qu'est-ce qu'elle pouvait bien leur demander ? « Vous êtes en...? » quelle année ? Qu'elle sous entend. Il y avait sûrement question plus intéressante à poser, mais il fallait bien commencer quelque part..

leurs regards qui s’accrochent, simple contact particulièrement apprécié par le garçon. qu’il l’observe alors s’installer malheureusement pas en face de lui, mais cette minime distance qui ne gênerait pas une possible discussion entre les deux. et c’est d’ailleurs qu’il vise juste, et bien qu’il n’en doutait pas vraiment, la demoiselle qui se révèle effectivement nouvelle; son sourire qui s’agrandit alors. et sa question qui lui fait trifouiller sa mémoire, avait-il quelconque recommandation pour une élève de première année ? lui qui était arrivé il y a deux ans, ce hiatus dans sa formation suite à la fermeture de l’établissement lui laissait que très peu de souvenirs concrets de son arrivée à fantastic row. néanmoins. mémorise un maximum le campus, ça évitera les retards inutiles. qu’il plaisante doucement. car même si son sens de l’orientation était loin d’être mauvais, l’immensité du site et les couloirs qui se ressemblent pouvaient se montrer fourbes. et si l’un d’eux te propose de retrouver ton chemin, ne leur fait pas confiance qu’il pointe ses deux amis à côté de lui qui semblent d’ailleurs prendre les paris sur un sujet qui a certes du échapper aux oreilles de dohwa, mais ce dernier devinant facilement qu’il en était le principal sujet. et peut-être espérait-il qu’elle n’ait rien entendu qui pourrait froisser la demoiselle tout juste arrivée. mais tu vas voir, finalement c’est pas difficile de prendre le pli, par ici. peut-être était-ce parce qu’ils avaient rejoint une expérience si hors normes qu’on pouvait bien vite se prendre au jeu; ce qui était son cas, tout du moins.

deuxième année.  qu’il complète sa phrase, son doux sourire qui ne lui quitte pas les lèvres. et même s’il s’agissait là d’un échange de banalités entre deux inconnus, leur discussion qui lui piquait plus d’intérêt que les chamailleries d’un peu plus tôt de ses deux compères ici présents.  tu as rejoins quelle légion ? simple curiosité; qui pouvait finalement indiquer quelle genre de personne il avait face à lui, finalement. chaque légion ayant sa propre atmosphère, sa propre personnalité.