lost sun ( callum )

Al Fine.
Le projectile est esquivé à la dernière minute, frôlant son épiderme et pesant les dégâts qui auraient pu s’occasionner avec fracas si celui-ci ne possédait pas des réflexes impromptues. Sans nul doute, doit-il féliciter sa capacité et ses notes de musiques qui ont su absorber une partie de cette irruption pour minimiser les effets. Les rétines retrouvent le berceau de leur adoration, le sourire qui se couvre d’un sourire comme on appose un baiser sur les lèvres. Ce qu’il se réserve lorsque les orgueils tomberont.

— Eh bien, ma douce. Tu cherchais à me calciner ou tu ne visais personne en particulier ? Loin de moi l’idée d’être ton favori, mais je pensais à d’autres circonstances.

Et non pas en un tas de cendre. Ses pas s’approchent, s’esquintent à observer cette gracile silhouette qui se renfrogne à ses côtés, sans grande surprise de flagrant délit d’une compétence non maîtrisée. Et, comme à son habitude, l’oiseau de feu vient attraper la paume pour entrelacer leurs phalanges dans une musicalité qui n’appartient qu’à lui. La force nécessaire pour qu’elle ne s’échappe pas, malgré les tentatives, faisant dodeliner de la tête avec une cajolerie acide.

— Je ne crains rien et toi non plus. Respire avec moi, calque-toi sur ce que je fais. Doucement, ma Berceuse. Pas de drame à déplorer.

Ce n’est pas cela qui l’empêchera de côtoyer cette dragonne intransigeante. Deux années d’Atonal qui en déroutent plus d’un et qui rend perplexe les autres. Eux, créer ce morceau de musique qui perturbe par le manque d’ordre établi et c’est bien ce qui rend cette complicité alambiquée. Le front s’approche, le corps se glisse, comme une danse qu’il ne débute pas, malgré le fredonnement du musicien expert. De prendre le temps de comprendre ce bout de femme dont il ne sait pas encore grand-chose, mais dont il aimerait en connaître chaque singularité, pour une ode à l’amour dont elle se souviendra.

— Et que cherchais-tu à faire, exactement ? En oubliant la mission de vouloir brûler vif les gens, évidemment.

La moquerie douce sur ce dérapage étourdissant. Et semblant être toujours présent durant les moments les plus alarmants chez son interlocutrice. Ses notes, d’un rouge enflammé, dansent autour d’eux en signe d’accompagnement. Protégeant ainsi d’un quelconque débordement, la maitrise parfaite de celui qui aborde la musique comme extension de sa propre vie. La passion, la démesure et l’extase, sous un apport d’orgueil et de préjugés, essayant de conquérir le myocarde qui se montre aussi dangereux qu’intriguant.

Le rire emplit la pièce comme un doux Glissando, appréciant le répondant adéquat et qui ne s’expose pas auprès d’une autorité. Comme lui, elle est conduite par la vanité.

— Je crains que tu n’y mettes pas vraiment du tien. Nous savons tous les deux que ce n’est pas vrai.

La présomption de s’en persuader, sous sa supériorité qui rend l’aîné peu craintif de ce que qui peut l’atteindre, dans le sens verbal ou physique. Suivant les rétines qui s’exportent vers une tonalité à la lueur rougeâtre et enflammée, comme une lumière pour que le papillon vienne s’y brûler avec assiduité. Si cela provoque un certain ravissement chez le phénix, dans le cadre de ses activités relationnelles alambiquées, ses phalanges viennent attraper les indiscrètes et y déposer un tendre baiser. Pas assez pesant pour sentir la pression, néanmoins suffisante pour en octroyer un picotement significatif le long de sa colonne vertébrale.

— Pas celle-ci, ma Berceuse. Je sais que tu es curieuse, mais ne viens pas te faire du mal inutilement. Je peux te donner une autre source de distraction, si mes notes te rendent aussi attentive.

Sans plus attendre, sa main soulève la féminine et lui fais un tour sur elle-même, suffisant pour une esbroufe et ainsi changer sa note de musique en d’autres. Plus nombreuses, offrant un Pitch, comme si une chanson se créer sans entendre les sonorités. Cela lui permet d’envelopper la jeune femme dans ses bras et de poser sa tête sur son épaule. Elle peut se libérer si elle le souhaite, ne la contraignant presque pas malgré ses bras qui l’entourent et sa manière tactile de lui démontrant son attention. Ses doigts pianotent le long de son bras, remontant jusqu’à cette main qu’il prend avec tendresse.

— Que cherches-tu à canaliser avec ton pouvoir ? Je peux t’y aider avec mes notes. Prenons-en une au hasard et voyons ce que cela peut faire. Ensemble.

Callum ne peut nier, en son for intérieur, ce besoin avec elle qui ne possède avec aucune autre. Toutefois, l’orgueil regorge de cachotteries et de stratégies dignes pour se détourner des problématiques. Il suit ses mouvements, peu importe l’hésitation qu’elle éprouve ou la fausse assurance envers des cas qu’elle ne connaît.

— Tu peux me demander ce que cela représente, j’y répondrai.

Tant qu’elle demande.
Après tout, ils se vouent, avec le cœur ouvert, à celui qui posera le genou en premier.
Et toutes les occasions sont idéales.