dancing in the flames - meili

Minho aimait croire que le monde entier lui parlait, d’une manière ou d’une autre. Les arbres dansaient avec le vent, les nuages s’amusaient à prendre des formes curieuses, et même les pierres sous ses pieds murmuraient des histoires oubliées. Tout avait une voix, il suffisait juste de tendre l’oreille. Ou peut-être, pensait-il en souriant, il fallait simplement avoir assez d’imagination pour les entendre.
Cette nuit là seul dans un coin du parc, il jouait avec ses pinces à linge, les lançant contre un tronc d’arbre en visant une cible imaginaire. Il se prenait pour un agent secret, une sorte de James Bond à la coréenne, mais avec moins de gadgets et plus de maladresse. Il tirait, manquait souvent sa cible, mais dans sa tête, chaque pince qui rebondissait devenait une victoire. «Agent Minho, mission accomplie» murmurait-il en ramassant son arme avec un sérieux qui ne trompait personne.
Il y avait quelque chose de rassurant dans ces jeux qu’il inventait. Le monde, avec ses complications, ses silences lourds et ses questions sans réponse, devenait soudain un peu plus simple. Les fruits et légumes qu’il pouvait comprendre lui parlaient d’histoires passées, des moments partagés autour de repas, des rires étouffés dans des cuisines, et même des chagrins secrets. C’était étrange, mais cela lui donnait le sentiment d’être utile, comme s’il portait en lui des fragments de vie que personne d’autre ne pouvait voir.
«Ce sont sont des témoins discrets» se disait-il souvent en rigolant intérieurement. Ils ne disaient jamais grand-chose, mais ils voyaient tout, les petits gestes de tendresse comme les grands éclats de colère. Peut-être que c’était ça, la vraie mission de Minho : recueillir tous ces souvenirs, les garder en sécurité, comme on garde un trésor précieux. C’était important, non ? Même si personne ne le comprenait vraiment, lui, il le savait.
Parfois, il se demandait ce que cela signifiait, tout ça. Pourquoi lui, avec ce pouvoir étrange ? Pourquoi des fruits et des légumes plutôt que de voler ou d’être super fort ? Mais à bien y penser, il commençait à s'habituer à tout ça. Il aimait cette connexion discrète avec le monde, cette idée que même les choses les plus simples avaient une histoire à raconter.
Il leva les yeux vers le ciel. La lune filtrait à travers les feuilles des arbres, dessinant des motifs lumineux sur le sol. Minho s'était toujours imaginé comme un héros flamboyant. Il se demandait maintenant s'il ne devait pas revoir ses espoirs à la baisse, et essayer d'être quelqu’un qui faisait une différence, même petite. Si écouter une pomme pouvait aider quelqu’un à retrouver un souvenir perdu, ou si une carotte pouvait révéler un secret oublié, alors cela devrait suffire, non ?  «Hmm » Il soupira, à moitié convaincu. Minho relança une pince à linge au loin , mais cette fois-ci, il ne l'entendit pas tomber.   « Oh ? » Curieux, le petit homme s'avança jusqu'à distinguer la silhouette de quelqu'un au loin.  « Eh salut ! T'aurais pas vu une pince à linge par hasard ? »

Les premiers clichés sont jolis. Parce qu'elle est jolie, Meili. Mais ils manquent de quelque chose. Parce qu'elle est toujours plus belle dans ses yeux à lui. L'ivresse n'est jamais la même et c'est frustrant, de se rendre compte de l'empreinte indélébile laissée par la personne qui a choisi de partir.

Sous la cime des arbres, ce sont généralement les pommes qui tombent attirées par la gravité, ou la coque des marrons qui se brise en deux lorsqu'ils heurtent violemment le sol.

D'où vient cette pince à linge ? Elle aussi attaque en traître. Meili ne savait pas qu'il en poussait dans ce coin-là. D'ordinaire, elles se font plutôt rares dans les plaines insulaires. Non ?

━ Du genre, qui ressemble à celle qui vient tout juste de me foncer dessus ? Elle relève, le mystère de la pince à linge se dissolvant sous ses yeux à mesure que la silhouette masculine émergeait de l'obscurité. J'ai réfléchis à deux options. La première, technique révolutionnaire pour étendre son linge, ses pas velours avancent en direction du garçon, mais elle n'est pas encore au point.

Elle se pare d'un sourire léger et satisfait, replaçant une mèche de sa longue chevelure derrière une oreille.

━ La seconde, une arme redoutable au potentiel encore inexploré. Cette fois-ci, elle observe la pince à linge avec un faux-air d'y croire, s'arrêtant à une distance raisonnable de lui, appuyant sur les deux extrémités du petit objet pour activer le mécanisme de pince. Devrais-je essayer à mon tour et te la renvoyer à l'identique ?

Son regard se pose finalement sur celui qui lui fait face, la pointe de ses lèvres recourbée en un délicieux rictus infusé de malices.

Minho resta un instant silencieux, ses yeux posés sur la pince à linge dans les mains de cette fille. Il était surpris, mais c’était une bonne surprise, une de celles qui vous laissent un sourire un peu idiot sur le visage. La plupart des gens auraient trouvé ça bizarre, un garçon seul dans un parc en pleine nuit jouant avec des pinces à linge. Mais elle, elle ne l’avait pas jugé. Elle avait pris la pince, comme si c’était la chose la plus naturelle du monde, comme si elle comprenait.
Dans son cœur, le petit homme sentit une vague de chaleur, cette chaleur douce qui vient quand on se sent compris, même un tout petit peu. C’était rare. Très rare. Habituellement, ses jeux étaient juste pour lui, des histoires qu’il se racontait pour rendre le monde un peu plus magique, un peu plus simple. Mais là, sous la lumière tamisée de la lune, il avait l’impression de ne plus être tout seul dans son univers. Quelqu’un venait d’y entrer, même pour un instant.
Il se mit à regarder autour de lui, tout semblait plus vivant, plus coloré, comme si la présence de cette fille avait donné une nouvelle teinte à son décor habituel. La lune se faisait plus brillante, le vent plus doux, et même le silence était plus léger, presque complice.
Minho se perdit un moment dans ses pensées, imaginant des histoires. Peut-être qu’elle était une espionne, elle aussi, venue l’aider dans une mission secrète que seuls eux pouvaient comprendre. Ou alors, peut-être qu’elle venait d’un autre monde, un monde où les pinces à linge étaient des artefacts magiques capables de changer le cours des événements. Il se laissa emporter par ces pensées, laissant son imagination vagabonder comme il le faisait souvent, sans limite, sans barrière.
Il se demanda si elle pouvait voir ce qu’il voyait, sentir ce qu’il sentait. Ce monde qu’il avait créé, ce monde où tout était possible, où les petites choses comme une pince à linge ou un fruit pouvaient raconter des histoires grandioses. Il avait toujours cru que ce monde-là n’existait que dans sa tête. Mais peut-être que, cette nuit, elle pouvait y entrer, elle aussi. Peut-être qu’elle pouvait voir les mêmes étoiles danser dans le ciel, sentir le même vent murmurer des secrets.
Minho, avec son âme de rêveur, ne voyait pas la réalité comme quelque chose de fixe. Pour lui, tout pouvait changer, tout pouvait devenir plus grand et plus beau si on y croyait assez fort. Et là, devant lui, cette fille semblait prête à jouer le jeu. Elle avait pris la pince à linge, elle avait souri, elle avait répondu avec ses propres histoires. C’était tout ce qu’il fallait.
Oui, c'est ça, elle n’était plus seulement une silhouette dans la nuit. Elle devenait un personnage dans son conte, une aventurière prête à se joindre à lui dans ce monde fait de fantaisies et d’imaginaire. Son cœur battait un peu plus vite, non pas de nervosité, mais d’excitation, de cette joie simple que seuls les enfants et ceux qui savent encore rêver peuvent ressentir.
Il ne savait pas comment lui dire tout ça, comment expliquer que, pour lui, cette rencontre, cette petite interaction, c’était beaucoup plus qu’une simple coïncidence. Alors il fit ce qu’il savait faire de mieux : il sourit, de ce sourire éclatant, un peu naïf, qui disait tout sans avoir besoin de mots.
«Peut-être que cette pince à linge a vraiment un potentiel magique» pensa-t-il, ses yeux brillants d’un éclat enfantin. Il leva enfin les yeux vers elle, cette étrangère qui n’en était plus vraiment une.  «Tu sais, dans mon monde, on peut tout faire. Même voler avec des pinces à linge si on y croit assez fort.»
Il ria doucement, mais ce n’était pas un rire moqueur. C’était un rire plein d’espoir, un rire qui invitait. Il ne la connaissait pas vraiment, mais il avait cette envie irrépressible de la tirer dans son univers, de lui montrer à quel point tout pouvait être beau, même avec si peu.
« T’as déjà essayé ? De voir les choses autrement ? » demanda-t-il enfin, presque timidement, comme s’il ouvrait une porte et attendait de voir si elle allait la franchir.  « Moi, j’ai toujours l’impression que les petites choses, comme cette pince à linge, peuvent changer le monde. Si tu regardes bien, si tu écoutes bien, tu peux presque entendre ce qu’elles ont à dire. »
Il tendit la main, pour reprendre la pince à linge, mais avec délicatesse, comme s’il s’agissait d’un trésor précieux. Pour lui, c’était plus qu’un jeu. C’était une invitation à voir le monde avec des yeux neufs, à redécouvrir cette magie que beaucoup avaient oubliée en grandissant. Minho, lui, n’avait jamais cessé d’y croire.
« Alors, tu viens ? » murmura-t-il en lui tendant la main, ses yeux pétillant de cette lueur innocente. «On peut inventer l’histoire qu’on veut. C’est ça la magie!»

On dit de la nuit qu'elle est sombre, mais s'il est un peu de magie saupoudrée en son dessus, s'il est un peu de rêve que l'on s'autorise à coudre sur la toile des étoiles, alors la nuit est un tableau de mille couleurs qu'il appartient à chacun de déchiffrer.

Son regard se pose avec un œil nouveau sur l'unique pince à linge entre ses doigts. Ce garçon est étrange, son aura est mystérieuse mais elle n'a rien de menaçante pour autant. En très peu de mots il sait exactement comment raconter des histoires, captiver son auditoire et l'inviter au grand voyage.

— Souvent, oui. Et parfois j'ai même été déçue. Elle explique, d'une voix calme et qu'accompagne à merveille le haussement nonchalant de ses épaules. Un geste qui n'a pourtant rien de fataliste, rapidement balayé pour s'assurer de donner suite à l'excentrique réflexion de son interlocuteur. Mais si la question c'est de savoir si j'ai déjà volé à dos de pince à linge, alors non, ça j'en suis à peu près sûre. Bien qu'elle fasse mine d'y réfléchir.

Après tout, l'idée ne lui a jamais traversé l'esprit et il ne lui semble pas complètement absurde d'imaginer que le parallèle puisse être similaire, même avec les pieds qui touchent fermement l'orée de la Terre.

C'est un contraste saisissant avec ce garçon dont la tête semble voguer parmi les nuages, les constellations et les innombrables planètes qui peuplent les contrées, par-delà les frontières du réel. Pour certains, il est un illuminé à l'imagination honteusement perchée, quand pour d'autres, il doit être un personnage bariolé à la candeur risible.

— C'est curieux. Qu'est-ce que ça raconte d'intéressant une pince à linge ? Ou bien est-ce seulement cette pince à linge et chacune d'entre elles a une histoire différente à raconter ? Le ciel de minuit joue en sa faveur car alors Meili se sent l'âme d'une voyageuse, prête à transverser le royaume des rêves. Elle m'est tombée dessus à l'instant et je n'ai rien eu, pas même une excuse, à vrai dire ! Alors je ne suis pas certaine de savoir si je peux lui faire confiance... Son sourire agit dans l'ombre de ses traits faussement peinés. S'il convient d'imager pour transmettre les messages, alors peut-être Meili parviendrait-elle à percer quelques mystères l'entourant. Silencieusement, ses yeux remontant depuis la main tendue jusqu'au regard étoilé, la phénix opine. Toi, tu ferais quoi si tu étais à ma place ? Son visage basculant soigneusement d'un côté pour l'interroger, comme s'il venait d'être nommé ambassadeur à la lourde mission de nouer solidement les deux mondes.

« Tu vois cette pince à linge ? Elle a voyagé bien plus loin qu'on ne pourrait le croire. Un jour, elle était accrochée à une corde, en plein milieu d’une forêt enchantée. Pas une simple forêt, non... mais un lieu où les arbres chuchotent des secrets à ceux qui les écoutent. Elle était là, suspendue entre deux branches magiques, gardant les rêves des voyageurs qui passaient. À chaque vent qui soufflait, elle emportait leurs souhaits les plus fous et les déposait sur les feuilles des arbres pour qu'ils se réalisent. » Puis un léger rire s'échappe de lui, chaleureux et sincère. « Et si j'étais à ta place ? Eh bien je pense que je ferais confiance à la pince à linge, juste pour voir où elle m’emmène. Qui sait ? Peut-être qu’elle me dévoilerait une nouvelle constellation ou un chemin secret entre deux étoiles. »
Minho regarde cette fille, ses yeux pétillants d'une lueur qui semble venir d'un autre monde, un monde où l'impossible est à portée de main, où la réalité elle-même n'est qu'une toile vierge prête à être réinventée. Il lui tend doucement la main, son sourire espiègle invitant au rêve.
« Je vais te montrer ce que les yeux ne peuvent voir. »
Lorsqu’il prend sa main, le monde autour d’eux semble se transformer. La forêt qui les entourait devient irréelle, ses contours se brouillant comme dans un tableau impressionniste. Les arbres s'élancent vers le ciel, mais leurs branches sont faites de lumière liquide, iridescente, où des feuilles de verre vibrent sous une brise silencieuse. Chaque pas qu’ils font semble déclencher une vague d'éclats lumineux sous leurs pieds, comme si la terre elle-même était un miroir de constellations oubliées.
« Regarde » dit-il en désignant l’horizon d’un geste « Tu vois cette lumière ? Ce ne sont pas des étoiles… ce sont des rêves. Ils flottent entre deux mondes, attendant qu’on les saisisse. »
Le ciel, loin d'être noir, est une mer d'aquarelles en mouvement. Des teintes de violet, de turquoise, et d'ambre glissent et tournoient, formant des vagues de couleurs qui n'existent nulle part ailleurs, comme des âmes flottantes. L'air, quant à lui, semble s’emplir de mélodies douces et invisibles, chaque note vibrant dans l’espace autour d’eux.
Minho s’arrête soudainement, près d’un champ de fleurs. Elles brillent d'une lumière douce, leurs pétales formant des cercles parfaits de couleurs indéfinissables, miroitant comme des éclats de rêves éphémères. Il cueille une fleur qui change de teinte à chaque instant, passant du bleu au rose, puis à une nuance dorée qui fait écho aux reflets des étoiles.
« Cette fleur » dit-il en la tendant à cette voyageuse de rêves « ne se nourrit que des pensées que l’on oublie de rêver. Elle est tissée d'instants perdus, ceux qu’on laisse filer entre nos doigts lorsque l’on croit trop fort en la réalité. »
Le petit homme l'invite à s'allonger sur ce parterre de fleurs lumineuses, leur éclat doux les enveloppant, comme si chaque souffle de vent portait avec lui des fragments de contes anciens. Le ciel au-dessus d’eux semble s'ouvrir, révélant non plus des étoiles mais des formes mouvantes, des créatures fantomatiques dansant dans l’immensité céleste, des ombres chatoyantes traversant les voiles de couleurs en silence.
Minho tourne légèrement la tête vers la belle inconnue, ses yeux brillants de cette éternelle curiosité enfantine qui ne l'a jamais quitté.
« Parfois je me demande si tout cela est réel, ou si nous ne sommes qu'une pensée dans l'esprit de quelqu’un d’autre. Peut-être que tout ce que nous voyons, ressentons, n’est qu’un rêve partagé. Mais…  » Les étoiles au-dessus d’eux semblent écouter, chaque pulsation de lumière comme une respiration. Le temps lui-même se dilue, comme si l’instant présent était tout ce qui importait, comme si le reste du monde n’existait plus. Minho se tourne un peu plus vers elle, un sourire mystérieux aux lèvres. « Ça n'a pas d'importance en réalité, je préfère me laisser porter par le flot. m'allonger, comme ici, et me rappeler que tout est possible, même ce qui semble invisible. »
Un silence plane, et il demande dans un murmure presque imperceptible : « Ça y est ? Tu arrives à voir ce que les yeux ne voient pas ?  »

Les parterres de fleurs qui s'illuminent sous le ciel de minuit lui sont étrangers, bien qu'il les lui décrive avec une parfaite esquisse du monde tel qu'il se l'imagine. Sa réalité à lui est différente, probablement altérée, mais pas moins curieuse à explorer. Lorsque ses genoux tombent au sol et qu'ils effleurent l'herbe d'un coin de verdure niché au creux des arbres, Meili voit son attention sollicitée d'ici et de là par chacun des mots qui s'échappent des lèvres affabulatrices du garçon.

Son visage tilte vers le haut, le bout de son nez flirtant avec les étoiles et la tête élégamment renversée à l'arrière. A mesure que ses yeux se familiarisent avec l'obscurité, les étoiles se laissent apprivoiser, émergent de la noirceur du ciel, parsemé d'éclats de lumière.

Si les étoiles sont des rêves alors Meili est certaine d'y trouver quelques uns des siens venus d'un temps passé.  Depuis tout ce temps, songe-t-elle, ils doivent être dispersés à travers la voie lactée et clairsemer des bouts de ciel en attendant d'être réalisés.

— Une étoile qui s'éteint est un bon présage alors, laisse-t-elle suggérer, le son de sa voix flottillant délicatement dans un interstice de silence. C'est donc là que tous mes rêves se cachaient ! je n'en avais pas la moindre idée. Elle s'assoit au milieu des fleurs dont les couleurs s'irisent à peine sous les rayons de lune. Ses paumes de main vont chercher un peu plus loin derrière elle pour y trouver un appui et observer le ciel en toute sérénité.

— Ce que les yeux ne voient pas, elle étire chaque syllabe dans un murmure, un sourire énigmatique accroché au bord des lèvres. Je ne sais pas… est-ce que je le vois ? Elle oriente les pétales de la fleur à la lueur des étoiles, fermant un œil, opinant curieusement comme si l'invisible, soudainement, allait se déclarer à elle. C'est l'un de mes secrets je crois, explique-t-elle mystérieusement en glissant la jolie fleur dans sa longue chevelure, l'invisible, poursuit-elle en posant son regard sur la silhouette du garçon allongé au milieu des fleurs, une petite partie de moi a très envie de te remercier de ne pas nous oublier. Tandis qu'elle s'illumine d'un éclair de malice.

— Comment je fais pour retrouver les rêves qui m'appartiennent ? Il y en a beaucoup, tout ça va me prendre une éternité. Elle fait mine de froncer les sourcils en même temps que son index pointe vers le ciel, les étoiles semblant y rivaliser en nombre pour mieux leurrer les voyageurs égarés.

Minho se redresse légèrement, ses yeux pétillants de curiosité face à la belle inconnue qui s'illumine sous les étoiles. Il observe attentivement ses gestes, la manière dont elle joue avec la fleur dans ses cheveux, et il se laisse emporter par l’instant.
« Tu sais » commence-t-il avec un air malicieux,  « retrouver ses rêves n'est pas une quête aussi difficile qu'on pourrait le penser. Ils sont là, tout autour de nous, cachés sous les voiles de l’invisible. Parfois, il suffit juste de croire qu'ils existent. »
Il s'assoit à côté d'elle, les fleurs scintillant comme des joyaux autour d'eux.  « Regarde ces étoiles » dit-il en pointant du doigt l'immensité céleste,  « chaque éclat est une promesse. Peut-être que certains d’entre eux attendent juste que quelqu’un comme toi, ou moi, leur redonne vie. Si nous fermons les yeux et écoutons vraiment, je parie qu’on peut entendre leurs murmures. »
Lorsqu'elle évoque son désir de le remercier de ne pas l'oublier, il ressent une étrange chaleur.  « Ne pas vous oublier… c'est une tâche que je prends très au sérieux !» dit-il, un brin de malice dans sa voix.  « Après tout, qui pourrait oublier quelqu'un qui danse avec l'invisible ? »
Il penche la tête, un sourire espiègle aux lèvres,  « Mais dis-moi, qu’est-ce que cela fait de savoir qu'une partie de toi désire être remerciée ? Est-ce que ça te rassure de savoir qu’il y a encore des âmes curieuses prêtes à entendre tes secrets ? »
Il la scrute un instant, curieux de lire dans ses yeux, comme s’il cherchait à déchiffrer une énigme qu'il ne comprend pas encore.  « Je me demande si l’invisible, c’est juste une manière pour nous de découvrir qui nous sommes vraiment » murmure-t-il.  « Peut-être que nos rêves, tout comme cette fleur, n'attendent qu'à être révélés par la lumière de notre attention. »
Minho lance un clin d'œil complice, le cœur léger.  « Alors, que dirais-tu de partir à la recherche de tes rêves ensemble ? Je parie que l'univers adore les explorateurs comme nous. Et qui sait ? L’invisible pourrait nous surprendre, comme un bon vieux jeu de cache-cache. Après tout, il se peut que je ne sois pas le seul à vouloir découvrir ce que l’obscurité cache. »
Il lui sourit, plein de promesses, prêt à plonger dans cette quête des rêves, tout en se demandant ce que l’invisible pourrait bien lui apprendre sur elle, et sur lui-même.